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Itinéraires de l'exil
Itinéraire de transportation et d’expulsion du réfugié polonais Elias David, transporté amnistié de juin 1848
Titre : Itinéraire de transportation et d’expulsion du réfugié polonais Elias David, transporté amnistié de juin 1848
Source : Archives départementales du Bas-Rhin, 3M560 / Service Historique de la Défense, 6J66
Auteur de la notice : Delphine Diaz et Hugo Vermeren
Auteur de la carte : Hugo Vermeren
Originaire de la province polonaise de Galicie, Elias David dit « Machoumette » est né vers 1820. Bien que sa date d’arrivée en France demeure inconnue, on sait qu’en 1848 il est installé à Paris dans le quartier de Sainte-Avoye, au 36, rue Beaubourg, où il travaille comme bijoutier. Elias David compte parmi les nombreux Polonais qui ont rejoint la France au cours des années 1830-1840. Il appartient certainement à la « Grande Émigration » qui s’est pour partie installée en France à la suite de l’échec de l’insurrection de Varsovie de 1830-1831, Fortement politisés, certains réfugiés polonais participent activement aux journées révolutionnaires de février 1848 et aux journées insurrectionnelles de juin 1848 contre la fermeture des Ateliers nationaux.
Malgré leur expatriation, les réfugiés polonais établis dans la France de la monarchie de Juillet et de la Seconde République ont continué à s’engager en politique, que ce soit par le biais de la presse, de l’appartenance à des sociétés d’exilés, ou encore en participant aux combats politiques français, comme c’est le cas d’Elias David qui, sous la Seconde République, a pris part aux combats des ouvriers parisiens lors de l’insurrection de juin 1848 qui fait suit à la décision de l’exécutif de fermer les Ateliers nationaux.
Cette carte retrace l’itinéraire de transportation et d’expulsion d’Elias David.
Le 27 juin 1848, Elias David est arrêté pour sa participation à l’insurrection ouvrière qui s’est déroulée dans l’est parisien du 22 au 25 juin 1848. Il est condamné à la transportation le 29 juillet 1848. Dans la nuit du 5 août 1848, il est envoyé au Havre où sont regroupés les condamnés avant leur transportation en Algérie. Dirigé vers le ponton La Guerrière dans le port de Brest, il est gracié le 7 novembre 1849 et s’installe à Landernau, dans le Finistère.
Le ministère de l’Intérieur prononce alors son expulsion « hors des frontières de la République française », adoptée le 13 novembre 1849. La préfecture du Finistère, chargée d’appliquer l’arrêté d’expulsion, lui délivre un passeport et lui assigne un itinéraire obligé. Celui-ci comprend 35 étapes, de Landernau à Strasbourg, dernière ville française avant son trajet vers le Royaume de Prusse où il doit s’installer. Dans chacune des localités traversées sur le territoire de la République, l’expulsé devait se présenter à l’autorité municipale pour faire viser son itinéraire. Au trajet le plus court, l’administration privilégiait un itinéraire qui évitait à l’étranger expulser de traverser des zones sensibles où se situaient les principales métropoles du pays et où se concentraient les réfugiés étrangers.