Cartothèque
Itinéraires de l'exil
Itinéraire d’Antonio Galotti, officier napolitain et réfugié extradé par la France sous la Restauration
La carte montre la complexité des circulations d’Antonio Galotti entre 1828 et 1831. Elle fait apparaître les trois temps qui marquent ses pérégrinations entre la France et la péninsule italienne. Le premier exil, trajectoire qui figure en rouge sur la carte, présente les étapes de sa fuite depuis le canton de Cilento vers la Corse, que Galotti rejoint à la mi-septembre 1828. Sur l’île française, le carbonaro, qui ne dispose pas de passeport, vit dans la clandestinité. Le proscrit parvient à échapper aux contrôles policiers jusqu’en avril 1829, date à laquelle il est intercepté par un maréchal des logis. Galotti était alors recherché car les autorités napolitaines avaient dès le mois de décembre 1828 demandé aux autorités françaises l’extradition de ce sujet dénoncé pour brigandage, et non pour conspiration politique.
C’est alors que commence la seconde séquence de l’itinéraire de Galotti, le retour à Naples, à bord d’un brick de guerre en mai 1829. Le carbonaro est alors jeté en prison mais ses défenseurs, en Corse et en France métropolitaine, ne cessent de dénoncer l’extradition de cet exilé politique : à leurs yeux, une telle décision contrevient au droit des gens et au respect du « droit d’asile », une notion sans cesse utilisée dans la presse par les détracteurs des ministres de Charles X.
La révolution de Juillet et le changement de régime qu’elle provoque profitent à Galotti, réclamé par le gouvernement français, et dont le retour en Corse, faisant suite à l’annulation de son extradition, est obtenu en octobre 1830.
Le troisième temps de l’itinéraire de Galotti est éclairé par la carte en bleu : après avoir été acclamé en Corse, où il débarque à Porto-Vecchio, Galotti entame une tournée triomphale jusqu’à Paris en passant par Marseille et Lyon. Il publie en 1831 ses Mémoires, traduits en français[1], et obtient la reconnaissance du titre de réfugié secouru.
[1]Mémoires de M. Antoine Galotti, officier napolitain, trois fois condamné à mort, écrits par lui-même, et traduits par S. Vecchiarelli, réfugié italien, Paris, Moutardier, 1831.
Mémoires de M. Antoine Galotti, officier napolitain, trois fois condamné à mort, écrits par lui-même, et traduits par S. Vecchiarelli, réfugié italien, Paris, Moutardier, 1831.
Pierre-Marie Delpu, Politisation et monde libéral en Italie méridionale (1815-1856). Le malgoverno et ses opposants : acteurs et pratiques dans le royaume des Deux-Siciles, thèse en histoire contemporaine sous la direction de Gilles Pécout et de Renata De Lorenzo, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2017.
Giuseppe Galzerano, Le « Memorie » di Antonio Galotti. La rivolta del Cilento del 1828, Galzerano, 1998.