Appel à communication « Administrer l’exil ? Europe, XIVe-XIXe siècle » (Paris Est Créteil [UPEC], 27-28 juin 2018)

« Administrer l’exil ? Europe, XIVe-XIXe siècle »

(Paris Est Créteil [UPEC], 27-28 juin 2018)

Catherine Brice (CRHEC – UPEC), Naïma Ghermani (LUHCIE – UGA), Delphine Diaz (ANR ASILEUROPEXIX – URCA), Fabrice Jesné (Ecole française de Rome), Anna Maria Rao (Universitàdeglistudi di Napoli-Federico II)

Limite d’envoi des propositions : 5 avril 2018

L’exil prend des formes juridiques et matérielles très différentes entre le XIVe et le XIXe siècle. Cette rencontre vise à étudier l’administration de ce type particulier d’étranger qu’est l’exilé et les techniques de gouvernement qui y sont associées, tant dans le pays de départ que dans les espaces de transit que d’accueil. Les zones couvertes sont l’Europe occidentale, méditerranéenne et centrale. Les propositions traitant de l’Empire ottoman sont également bienvenues.

  • Administrer l’exil, c’est appliquer le droit, avec des variations évidentes entre fin du Moyen-Âge et début de l’époque contemporaine. On sera attentif aussi bien aux corpus juridiques utilisés qu’aux catégories visées (droit commun, religion, politique…). Le Moyen Âge connaît des formes précises et encadrées de l’exil politique, le fuoruscito appliqué dans certaines cités italiennes, ou encore le bannissement,issu d’une condamnation judiciaire. Il faut cependant attendre l’époque moderne pour que les Européens soient confrontés à des formes d’exil collectif, celui des Juifs, des Protestants ou des Jacobites. La fin du XVIIIe siècle et le XIXe siècle sont marqués par les exils politiques des patriotes hollandais chassés par les Orangistes en 1787, par l’exode des réfugiés de Genève et de Neuchâtel des années 1780, l’émigration légitimiste de la période révolutionnaire, puis napoléonienne, les exils libéraux des années 1820 à 1848-49 et enfin l’exil républicain, démocratique ou socialiste des années 1860-1880 (cette liste n’étant pas exhaustive). Or, les moyens juridiques et administratifs dont les acteurs disposent pour contrôler les exilés s’avèrent souvent insuffisants et inadaptés. Il sera donc intéressant de voir comment de la fin du Moyen Âge au XIXe siècle, se mettent progressivement en place des outils matériels et juridiques pour administrer les exilés.
  • Administrer les exilés, les repérer, les compter, les classer, les surveiller,les faire expulser,implique un travail juridique, administratif, policier dans un contexte qui peut être aussi international, engageant les services diplomatiques. On s’intéressera donc tout autant aux administrations en charge du contrôle qu’aux pratiques mises en œuvre par leurs agents.

Cela permettra de se pencher de plus près sur les fonctions de l’exil au cours de cinq siècles. Pour ce faire, il faut tenir ensemble à la fois le début de l’exil, mais aussi sa fin, et les formes qu’elle prend : extinction de la peine, amnistie, pardon, réintégration à la suite d’un changement politique…C’est aussi dans cet entre-deux que l’administration de l’exil, prise comme un moyen de gouvernement, se situe.

  • Il s’agira aussi de comprendre les pratiques des individus soumis à cet éloignement, leurs stratégies individuelles et collectives, en les saisissant dans un ensemble de relations familiales, locales, sociales et politiques, et en recourant à la notion d’agency. On sera donc attentif à préciser les contextes variés de l’exil (exil de masse ou individuel, statut social des exilés dont les moyens de subsistance peuvent être très différents), tant ces critères peuvent avoir une influence sur le type d’administration qui est mise en œuvre et sur leur capacité à y répondre.
  • On pourra enfin s’interroger sur la perception de l’exil et spécifiquement sur la manière dont il est compris et jugé dans ces différents contextes.

Cette vaste étude de l’administration de l’exil permettra donc de faire le point sur les arsenaux juridiques, leurs logiques internes et leurs variations au cours des siècles, sur les pratiques mises en œuvre du côté du pouvoir comme des individus, et enfin de réfléchir aux fonctions de l’exil sur un temps long, en restant attentif à des contextes étatiques différents, de la commune aux Empires (Espagne, Saint-Empire romain germanique, Empire ottoman), de l’État monarchique à l’État nation.

La date limite d’envoi des propositions (1 page) en français ou anglais est fixée au 5 avril 2018. Réponse le 20 avril 2018. Merci de nommer le document : NOM-EXIL

Adresse d’envoi des propositions : catherine.brice@u-pec.fr

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